Bergthor Bjarnason, créateur de VEGAN VOGUE

Rester à la mode tout en défendant la cause animale c’est aujourd’hui possible ! Dans une société à la perpétuelle recherche du dernier article à la mode, Bergthor Bjarnason casse les codes, mais tout en restant « fashion ».

Après avoir travaillé pendant plusieurs années au sein de l’industrie du luxe, c’est une prise de conscience soudaine qui pousse cet homme, créateur de la boutique « Vegan Vogue » et d’origine islandaise, a mêler le luxe au respect de l’animal. Néanmoins, tout ceci n’aurait jamais pu voir le jour sans la participation de nombreuses personnes qui ont cru en son projet et ont choisi d’investir et de l’aider à le réaliser. Bergthor Bjarnason à gentiment accepté de répondre à nos questions à l’occasion du lancement de sa boutique.

Comment avez-vous réussi à faire financer votre projet ?
Bergthor Bjarnason : J‘ai lancé une collecte sur internet avec l‘aide de KissKissBankBank. J‘ai voulu récolter 5.000 euros et j‘ai eu 5.350 euros. J‘ai également mis mes économies dans mon projet. Cela a été un gros travail de communication et j‘ai contacté tout mon entourage, chaque personne souvent une par une.

Comment avez-vous réussi à faire parler de votre projet ?
B. B. : Il y a eu un sursaut de personnes que j‘ai connu il y a longtemps mais avec lesquelles je n‘avais plus de contact, copains d‘école, de l‘université à Reykjavik, etc. Des personnes que je ne connais pas du tout ont voulu soutenir le projet comme une femme qui a donné 100 euros à la fin de
la collecte car elle avait peur que je n‘y arrive pas et elle y tenait ! J‘ai utilisé les réseaux sociaux, Facebook, Instagram, Twitter, Youtube et je me suis rendu compte que faire une vidéo est très efficace. Il y a eu aussi des proches qui ont mobilisés leur entourage pour en parler, partager et diffuser partout autant que possible. Mais au delà de cet aspect monétaire, c’est la volonté d’un homme, fatigué de voir les animaux souffrir pour de la fourrure ou du cuir, qui a permis à Vegan Vogue de voir le jour.

Quel(s) a ou ont été le ou les élément(s) déclencheur(s) ?
B.B. : J‘ai un parcours très luxe alors je voulais montrer que « vegan » ne collait pas forcement avec ringard ou cheveux sales ! Que « vegan » puisse être chic tout en étant sans animaux et un peu plus respectueux de la planète entre autre comme la marque FANTÔME qui est en vente sur mon site qui
fait du recyclage avec de la chambre à air. Il y a presque 10 ans, quand j‘ai travaillé pour la maison Valentino, une de mes clientes m‘a dit « pourquoi vous ne lancez pas un site internet de vente en ligne ? » Cette idée a sommeillé en moi pendant des années car je ne savais pas ce que je voulais
vendre. Avec l‘écologie et le véganisme l‘idée est venue naturellement vers moi : Sacs et accessoires véganes et écolo, voilà !

Gamme FANTÔME sélectionnée par VEGAN VOGUE (chambres à air recyclées).
Marque KWEDER sélectionnée par VEGAN VOGUE.

En quoi votre projet vous tenait-il à cœur ?
B. B. : J‘ai très longtemps vendu du cuir dans plusieurs maisons de luxe, avec le temps cela me dérangeait de plus en plus. Je suis très écolo depuis des années. Il y a plus de 10 ans j‘ai commencé à faire du compost très artisanalement à Paris avec une boite à glace dans ma cuisine que je vidais
dans les parterres de la ville le soir avec une petite pelle. Je voulais que mon travail devienne plus éthique et depuis 2 ans j‘ai arrêté de manger de la viande, puis le lait et petit à petit d‘autres aliments ont suivi. Il m‘est devenu impossible de vendre de la peau d‘animaux souvent en provenance de la Chine … Et que dire de la toxicité ! Je me souviens que le nez nous piquait quand la marchandise sortait des cartons!

Vous avez radicalement changé de direction professionnellement suite à une certaine prise de conscience : quel est le message que vous souhaiteriez diffuser aujourd’hui ?
B. B. : Mon message est qu‘il faut changer de mode de vie ainsi que de mode tout court ! Pour sauver la planète et arrêter l‘élevage des animaux, qui sont tués pour leur viande ainsi que pour leur peau, car cela est en train de tuer notre environnement. Vivre sans viande et sans peau de bête est
possible.

Article et interview par Aloïse Fillaudeau pour Vegan France.

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