V pour Vegan : Quand le véganisme devient scénique

Véritable passionnée de la scène, c’est avec le trio des Taupe Models que Céline Ianucci s’est faite connaître du grand public à la fin des années 90 et au début des années 2000. Active au sein des pièces de théâtre Arrête de pleurer Pénélope en 2005, d’Apéro Thérapie en 2014 et de Donne moi ta chance en 2015, la comédienne d’origine lyonnaise ne possède pas moins de quatre one-woman-show à son actif ! Après Elle manque pas d’air en 2007, Sans demi-mesure en 2009, puis C’est pas un peu trop? en 2010, Céline Ianucci nous est revenue en 2017 avec le spectacle V comme Végan. Face à cette éthique subtilement mise en scène, la rédaction de Vegan France est partie à la découverte de cette femme aux convictions bien aiguisées.

Votre carrière théâtrale et artistique met en exergue un éclectisme affirmé. One Man Show, pièces de théâtre, courts-métrages… Était-ce une volonté de votre part de toucher ainsi à différentes disciplines ?

L’éclectisme de mon parcours s’explique en plusieurs points. Le premier vient de l’expérience que j’ai initialement acquise dans le milieu de l’informatique. Déformation professionnelle oblige, j’ai développé ce besoin de développer des choses, de façonner des projets. Deuxièmement, toucher à tout est un précieux atout dans le milieu du spectacle et de la scène. Et comme j’aime jouer dans ce que j’écris, cela tombe plutôt bien d’avoir plusieurs casquettes! Enfin, cela a toujours été important pour moi qu’il y ait un réel propos sur scène, d’où mon investissement dans l’écriture de mes propres spectacles. Je ne regrette rien. C’est un choix personnel, qui demande de la persévérance et un certain goût pour la lutte.

À quand remonte votre histoire avec le véganisme? Et qu’est-ce qui vous poussé à mettre votre propre expérience en scène?

Mon histoire avec le véganisme remonte à environ quatre ou cinq ans. Même si avant cela j’étais déjà un peu végétarienne sur les bords. Depuis longtemps j’avais cette conscience éthique en moi. Il m’était tout bonnement impossible de faire du mal à un être-vivant, pas même à un moucheron! Mon évolution personnelle se poursuivit tout naturellement vers le véganisme, lorsque je me suis rendu compte que ne plus consommer de matières d’origine animale était tout à fait possible.

Au-delà de mon expérience, V comme Vegan résulte surtout de mon envie d’être utile, de présenter le véganisme comme ludique, et de propager un mode de vie que je considère comme du bon sens.

Quels ont été les premiers retours de V comme Vegan? Avez-vous ressenti de l’hostilité? De la sympathie? De la curiosité?

Parler de vérité sur scène n’est pas toujours chose aisée. Certains peuvent parfois se retrouver mal à l’aise, malgré les décalages et le second degré. Dans l’immense majorité des cas, les gens manifestent surtout une satisfaction mêlée de curiosité, ce qui n’est guère étonnant. De mes spectacles, j’ai pu voir des gens pleurer, et quelques prises de conscience parfois. Pour anecdote, un soir une jeune fille est arrivée vers moi en larme, et m’a confié que c’était grâce à moi qu’elle était devenue végétarienne! J’aime me mêler au public après le spectacle… Il en ressort beaucoup de discussions, de débats improvisés. Les retours sont très riches.

Les récents actes de vandalisme commis par des militants anti-spécistes ont cependant été préjudiciables à mes représentations, puisque j’ai constaté une fréquentation diminuée de moitié en l’espace de quelques mois.

Votre One-Man-Show est essentiellement joué à Lyon. Avez-vous pour ambition d’en faire un spectacle à envergure nationale? Que vous manque t-il aujourd’hui pour rendre votre spectacle plus visible aux yeux des spectateurs?

Oui bien sûr! Mais cela s’avère compliqué car je me bats seule afin d’en faire la promotion. À l’heure actuelle certaines salles ont encore du mal à promouvoir un tel spectacle dans leurs programmations. Acquérir de nouvelles dates s’avère donc compliqué. Prospecter, me vendre, n’a jamais été mon fort. Mais n’ayant pas d’agent artistique je suis obligé de le faire moi-même.

Lors de ma participation au festival d’Avignon, j’avais sollicité des subventions et des dons, mais ce n’est désormais plus la priorité. Il me faut renforcer ma communication, car cette dernière finit toujours par payer. Pour preuve, je vais bientôt jouer à Thorigny-sur-Marne le 26 et le 27 octobre 2018, et j’aurais peut-être des dates qui se feront à Marseille en mars de l’année prochaine, mais rien n’est encore confirmé!

À côté de cela, j’aimerais pouvoir organiser une sorte de grand plateau à Paris, où se réuniraient tous les responsables, les «pointures» de la cause animale. Une sorte de Zénith où les débats cruciaux de la cause pourraient bénéficier d’une diffusion digne de ce nom. Cela demande beaucoup d’organisation par contre. À méditer!

Prochaines dates: du mercredi au samedi, jusqu’au 20 octobre, Le Complexe à Lyon.

Article par Sylvain Bernière pour l’association Vegan France.

Autre article sur le même sujet : World Man Bio

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