La fashion week de Londres 2018 sera sans fourrure animale

Cette année, la « fashion week » de Londres ne mettra pas en vedette de vêtements ou d’accessoires en fourrure d’animaux sur la piste, ce qui en fera la première grande semaine de la mode sans fourrure. L’annonce vient du British Fashion Council (BFC), qui a sondé les designers avant les salons et a constaté qu’aucun des 80 designers de la saison de septembre n’utilisera de fourrure pour ce show. Ainsi les défilés qui auront lieu du 14 au 18 septembre marqueront un progrès incontestable vis à vis de l’exploitation animale dans l’industrie de la mode.

Dans une déclaration, la BFC a dit : « Les résultats de l’enquête BFC reflètent un changement culturel basé sur les idéaux et les choix faits par les entreprises de design, les marques internationales ainsi que le sentiment des consommateurs, mais aussi encouragé par la position des magasins multimarques qui s’éloignent de la vente de fourrure. »

En effet, de grandes marques ont publiquement déclaré se séparer de la fourrure pour des raisons éthiques comme VERSACE, BURBURRY, VIVIENNE WESTWOOD ou GUCCI. Ces annoncent influencent certainement et inciterons d’autres marques à s’engager contre l’industrie de la fourrure.

Versace annonce l’arrêt de la fourrure dans ses collections

Cette nouvelle de l’illustre marque Versace survient alors que les manifestants anti-fourrure font de plus en plus pression pour interdire les concepteurs de fourrures ou boycotter les concepteurs qui utilisent ce matériel controversé. Au cours de l’année dernière, il y avait 250 manifestants anti-fourrure, a rapporté The Guardian, et un spectacle en février a vu un activiste prendre d’assaut la scène lors d’un spectacle de Mary Katrantzou. Après l’incident, l’équipe de Mary Katrantzou a publié un communiqué dans lequel elle affirmait que la collection était exempte de fourrure animale et que « seule de la fausse fourrure était utilisée ».

Un défilé Versace.

Avant la fashion week de Londres de cette année, qui aura lieu du 14 au 18 septembre, une lettre ouverte écrite par la chanteuse Paloma Faith et publiée par Peta a également demandé aux participants, marques et organismes, d’interdire la fourrure animale.

La lettre se lisait comme suit : « La BFC ne devrait pas cautionner un matériel dont la production est jugée si cruelle qu’elle est interdite au Royaume-Uni. Avec le grand nombre de fausses fourrures d’avant-garde et écologiques disponibles sur le marché aujourd’hui, je suis sûr que vous conviendrez qu’il n’y a plus d’excuse pour tuer des animaux pour leur fourrure. »

Le défilé sans fourrure de la London Fashion Week suit une politique similaire récemment adoptée par Burberry pour mettre fin à l’utilisation de la fourrure de lapin, renard, vison, raton laveur et angora, comme l’a confirmé Marco Gobbetti, PDG de Burberry, dans une interview avec Business of Fashion.

Les nouvelles de la BFC ont été accueillies avec le soutien de personnes sur les médias sociaux, qui ont applaudi les concepteurs qui ont choisi de renoncer à l’utilisation de la fourrure animale. « Je suis tellement bouleversée et ravie que la fourrure ait été bannie de la Semaine de la mode de Londres ! Progrès ! » Faith a écrit sur Twitter. Un autre a dit : « La semaine de la mode de Londres abandonne la fourrure et ouvre la voie vers un avenir sans fourrure dans la mode. »

Un progrès pour la fourrure, une forte progression des alternatives véganes

Après de nombreuses années à dénoncer les procédés honteux de l’industrie de la fourrure, nous arrivons donc à une conclusion encourageante incarnée par ce boycott des grands maisons de mode. Mais qu’en est-il des autres industries ? Tel le cuir et la laine qui sont de grandes sources de souffrance pour les animaux, sources de pollutions, exploitation humaine, dégradations pour l’environnement. La sensibilisation continue… et les alternatives à base de matériaux recyclés comme le Pinatex , le pneu ou plastique recyclé ont le vent en poupe. De plus en plus de producteurs optent pour des alternatives sans animaux et respectueuses de l’environnement.

Le PINATEX, le cuir du futur ?

D’après le site Plant Based News, le marché mondial du faux cuir devrait atteindre 85 milliards de dollars d’ici 2025, selon un rapport publié en 2017 par Grand View Research (GVR). La baisse des coûts de production des tissus sans animaux est l’un des facteurs qui motivent le secteur, de même que le nombre croissant de consommateurs qui optent pour des matériaux sans animaux. Les avancées technologiques dans la qualité des matériaux en similicuir contribuent également à la croissance du secteur : « Comme la technologie textile évolue, les consommateurs préfèrent la mode végane « , déclare GVR.

En conséquence, les marques de mode sont de plus en plus en demande pour des accessoires véganes élégants, y compris des sacs et des chaussures, qui reproduisent l’apparence et la fonctionnalité du cuir sans les problèmes de cruauté ou de durabilité de la peau animale.

Stella Mac Cartney et Adidas créent la STAN SMITH végane

Elles sont nées en 1978. Pour fêter dignement cet anniversaire, la marque aux trois bandeaux a décidé de lancer une paire de Stan Smith pas comme les autres : véganes. Autrement dit, 100 % faux cuir, puisqu’elles sont en polyester recyclé. Et ne coûte pas plus cher à produire. Cette création est le résultat de la collaboration avec la styliste végane Stella Mac Cartney, fille du chanteur Paul Mac Cartney, qui collabore depuis 13 ans avec la firme.

La Stan Smith version végane.

Sources :

https://www.independent.co.uk/life-style/fashion/london-fashion-week-2018-fur-free-ban-british-fashion-council-burberry-gucci-a8528061.html

https://www.plantbasednews.org/post/vegan-leather-market-85-billion-fashion-innovate

https://www.ouest-france.fr/economie/consommation/et-voici-les-stan-smith-vegan-creees-par-adidas-et-stella-mccartney-5957878

Article par Hélène Modrzejewski, pour l’association Vegan France.

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