État des lieux : La certification vegan dans le monde
A l’heure actuelle la certification végane n’est ni obligatoire, ni encadrée par la loi. Par conséquent les entreprises ont le droit de communiquer, d’exploiter et de créer leur propre pictogramme « vegan » pour leurs produits. L’utilisation de l’allégation VEGAN n’étant pas contrôlée, celle-ci donne lieu à des abus de langage et à de la publicité mensongère sans recours judiciaire pour les consommateurs abusés.
Les critères communément reconnus par la communauté végane internationale, applicable à la certification VEGAN, sont souvent mal interprétés ou non respectés dans leur intégralité (Voir notre article relatif aux failles de l’auto-déclaration). Voir également le petit rappel sur les définitions derrière l’allégation VEGAN.
Les consommateurs font donc actuellement face à des logos qui ont une valeur de conformité (certification officielle) et ceux qui n’ont qu’une valeur de communication (pictogramme).
Les associations et organismes qui proposent la certification aujourd’hui, comme Expertise Végane Europe, travaillent à influencer positivement la réglementation européenne en espérant q’une législation voit le jour grâce au développement des produits véganes.
Les organismes officiels de la certification végane
La certification des produits véganes est un service proposé de longue date par des organismes associatifs ou représentatifs principalement basés en Europe, mais aussi aux États-Unis, ou bien Nouvelle-Zélande et Biélorussie pour le plus récent. Ces organismes représentent les seuls experts crédibles en position de statuer sur la conformité des produits. En cela ils sont considérés comme officiels, indépendants et reconnus par la communauté. Ils représentent une valeur supérieure au pictogramme d’information.
La certification végane est une prestation payante.
Il vous faut contacter l’organisme de votre choix pour connaitre les conditions d’enregistrement et frais de certification associés à votre projet. De plus, selon les labels, des royalties sur les ventes des produits certifiés sont à prévoir.
Fiabilité variable des labels et certifications véganes
En France, seule la certification EVE Vegan® opère dans ce domaine
En France, un seul organisme existe : Expertise Végane Europe. Les certificats délivrés par l’organisme français garantit le respect des critères communément validés par les principales associations véganes en Europe. La procédure de certification nécessite un examen documentaire approfondi et un audit du site de production. La marque de certification EVE Vegan est reconnue comme l’une des plus fiables sur le marché, son standard comme l’un des plus exigeant de sa catégorie.
L’auto déclaration : une allégation VEGAN sans garanties
Jusqu’à présent, en l’absence de contexte obligatoire pour les entreprises, le recours à l’allégation VEGAN est majoritairement utilisé sous forme d’auto-déclaration. Cela signifie que les entreprises sont libres de choisir d’utiliser l’allégation végétalienne sans contrôle tiers. Cependant, l’interprétation faite par les équipes marketing ou les responsables qualité des entreprises n’est pas toujours adéquate, trop souvent vague, incomplète voire trompeuse. Voir le visuel ci-dessous édité par EVE Vegan®.
La certification agriculture végane : végane du champ à l’assiette
La certification végane conventionnelle ne comprend pas d’exigences relatives au mode d’agriculture, c’est à dire qu’elle démarre après la récolte, à compter de la formulation du produit. Ainsi pour combler ce manque sur les produits agricoles bruts, il existe également des labels et certifications réservées aux produits et matières premières issues de l’agriculture végétalienne (c’est à dire une agriculture sans élevage, ni usage d’intrants d’origine animale). De plus, ce mode d’agriculture permet d’atteindre de nombreux objectifs lié au développement durable.
En France il est possible d’obtenir la certification selon le Standard Biocyclique Végétalien, un standard international qui garanti une traçabilité végane depuis le champ jusqu’à l’assiette.
Pictogrammes non officiels : Attention aux confusions
Les entreprises, libres de communiquer avec des pictogrammes sans certification officielle, plongent inévitablement les consommateurs dans la confusion. Les pictogrammes n’ont aucune valeur de garantie, sinon celle du marketing. Les consommateurs et distributeurs doivent préférer les produits certifiés afin d’avoir de meilleures garanties. L’auto déclaration présente de nombreuses failles comme l’explique Expertise Végane Europe.
Cruelty-free : Attention aux confusions également !
L’interdiction de tester les produits finis cosmétiques sur les animaux vivants n’est pas une caractéristique propre aux produits certifiés véganes. Cette règle est aujourd’hui la norme dans toute l’Union Européenne depuis la loi du 11 mars 2013. Cependant à la différence des labels vegan, les labels « cruelty free » (sans cruauté) s’attachent uniquement à garantir que le produits fini cosmétique n’a pas nécessité de tests en laboratoire sur les animaux vivants (à l’initiative de la société qui commercialise le produit en question). Cette interdiction ne couvre pas les ingrédients utilisés dans le cosmétique lui-même, dont le fournisseur peut être responsable de tests sur les animaux, même basé en Europe.
De plus, paradoxalement, les labels cruelty-free ne garantissent en aucun cas l’absence d’ingrédients d’origine animale. Par exemple, un rouge à lèvre certifié « cruelty-free » peut comporter de la graisse de mouton, des produits de la ruche et des colorants issus d’insectes écrasés (cochenille). Ainsi la certification vegan reste, autant que faire ce peut, la seule garantie d’une formulation sans origine animale ET non testée sur les animaux.
Pour l’étranger, où les pratiques de tests sur animaux vivants sont toujours d’actualité, la certification végane reste une véritable différence.
L’importance d’afficher la certification VEGAN sur la face avant du produit
Il y a encore quelques années, ce marché étant jugé de niche. Les marques préféraient relayer leur certification végane à l’arrière du produit. Voir certaines d’entre-elles préférant ne pas communiquer avec le produit par peur de faire fuir les consommateurs non avertis (la certification étant réservée à la communication avec des distributeurs ou clients spécialisés).
La tendance se renverse désormais. Tout d’abord le véganisme à le vent en poupe et les labels sont devenus des outils marketing différenciant. Deuxièmement, parce que la multiplication des produits végétariens et végétaliens dans les rayons rend nécessaire de catégoriser et séparer ces produits. De nombreux consommateurs se plaignent de s’orienter vers le rayon « végétal » et de continuer à devoir consulter les étiquettes pour s’assurer que le produit est bien sans origine animale. En effet, de nombreux produits étiquetés « végétal » et « végétarien » contiennent une part non négligeable de produits laitiers et des œufs.
Gare aux mentions « veggie » en haut des gondoles : vous avez 1 chance sur 2 de ne pas trouver un produits sans origine animale. La certification végane rempli parfaitement son rôle de repère visuel, il est donc important de l’afficher clairement sur la face avant du produit.
Attention également, parmi les organismes certificateurs certains emploient le même logo pour les produits végétariens et végétaliens. Ainsi il vous faut de nouveau lire en petit la mention sous le logo pour être fixé sur la véritable nature du produit. Encore une source de confusion et de frustration pour le consommateur. Si vos produits sont sans origine animale, préférez une certification qui ne certifie que les produits véganes.
Les alternatives à la viande visent majoritairement le public flexitarien
L’allégation VEGAN tend aujourd’hui à définir une qualité, plutôt qu’un individu. Cette stratégie est exploitée par les marques au bénéfice d’une audience plus large qui ne concerne plus nécessairement les véganes et les végétariens, mais essentiellement le public flexitarien (majoritairement végétarien ou végétalien, cependant consomme toujours des produits d’origine animale).
Les alternatives à la viande ont pour but de faciliter la transition des personnes souhaitant adopter une alimentation végétale sans changer leurs habitudes pratiques (même aspect visuel, même texture, même mode de cuisson, etc…). D’après une récente étude publiée par la marque anglaise V Bites, 83% des américains sont ouverts à consommer des plats sans viande en particulier s’ils ont le même gout et la même texture.
Malgré tout, les produits véganes intéressent toutes les tranches de population pour des raisons éthiques, de santé, et bien sur écologiques. Selon des statistiques récentes, les flexitariens représentent désormais 35% des foyers français. Ils dépensent plus de 78% de plus qu’un consommateur classique dans l’achat de steaks de soja, 37% de plus pour des galettes de riz, 25% pour les semoules et céréales et 20% pour les légumes secs. (Source Kantar, étude LinkO Juin 2019). Les recommandations régulières de l’OMS qui incitent à limiter la consommation de produits carnés contribuent à alimenter le flexitarisme.
Un marché en forte progression dans le monde occidental
Le marché des produits véganes est forte progression en Europe. Les industriels et les distributeurs sont de plus en plus nombreux à se lancer dans le marché, à l’image de l’enseigne Carrefour et sa gamme « Veggie » lancée en 2015 qui a vendu 2 millions de produits certifiés véganes et végétariens en 2016. (Source : Le Parisien le 6 juillet 2017) De grandes marques comme E Leclerc, Herta, Le Gaulois, Monoprix ou Super U se sont également lancées sur le marché des simili-carnés en 2016. Les simili-carnés sont des préparations traiteur (frais ou surgelé) qui ressemblent visuellement à de la viande mais qui sont 100% végétariens ou végétaliens (voir notre article).
Pour plus d’informations sur la certification végane française, consultez le site www.certification-vegan.org
Pour plus d’informations sur le marché végane consultez le site Vegconomist.com