SCEA de Biodivy : Soutenez l’agriculture bio et végane de Bretagne

Aurélien Fercot

Aurélien Fercot, paysan breton et végane passionné par la nature et l’humanité cultive en agriculture biologique depuis 10 ans. Aujourd’hui Aurélien lance une campagne participative (Miimosa) pour financer un mode de fertilisation 100% végétal pour ces terres. Découvrez son parcours et ses projets pour des légumes bio respectueux du sol.

Depuis quand êtes-vous producteur et pourquoi avez-vous adopté un mode de vie végane ?

Je suis paysan et producteur de légumes BIO depuis 2011 dans le Finistère. Je suis né végétarien et j’ai rencontré ma compagne, qui est passée de végétarienne à végane en 2008. J’ai suivi de peu la transition végane également. Je suis devenu végane, car la vie est la chose la plus importante, en autre la vie des animaux, je n’ai pas été difficile à convaincre.

L’acte même de cultiver – quel que soit le système – est un acte de destruction, il est important d’en avoir conscience. C’est pourquoi depuis près de 10 ans je recherche des techniques ayant pour but de générer le plus de vie possible. Plus la diversité, la quantité de vie est grande, plus le système est vertueux.

Je cultive donc en agriculture biologique, agriculture végane qu’on appelle agriculture de conservation, en agroforesterie (on a planté déjà 1 000 arbres) et permaculture. Je suis en Bretagne et je cultive des pommes de terre, carotte, oignons, persil, coriandre et mesclun.

 

Comment le projet d’achat de compost et 100% végétal est né ? Existe-t-il ailleurs ?

Le projet d’achat de compost BIO vient des techniques que l’on appelle « maraîchage sur sol vivant ». Avec d’autres maraîcher(e)s de France nous avons créé le réseau « maraîchage sur sol vivant » dit MSV en France, car il manque de personnes et des modèles dans ce domaine. Au lieu d’attendre que quelqu’un le fasse, j’ai expérimenté sur mes terres depuis 9 ans.

Ce n’est pas réellement du compost, mais du broyât de branches et de feuilles fraîches, cela reste complètement végétal. Si le tout est mis en tas plus de quelques jours, le processus de compostage démarre. C’est alors un ensemble de bactéries qui consomment la matière et font monter le tas en température. Une quantité importante de nutriments et d’énergie est alors volatilisée.

Si la matière est amenée fraîche, cela ramène beaucoup plus de vie, car en plus des consommateurs de déjections (le compost est une forme de déjection de bactéries), il y a tous les consommateurs de matière fraîche en début de décomposition. On allonge ainsi le cycle de vie du sol.

Apporter du broyât permet de régénérer le sol et surtout de respecter la vie du sol, puisqu’en parallèle on ne travaille plus le sol (on laisse les vers de terre et la vie du sol tranquille, car on ne laboure plus).

Quelles sont les pratiques habituelles dans ce type de culture et qu’apporte le compost 100% végétal en plus du compost traditionnel ?

Même en agriculture BIO, l’apport de compost végétal n’est pas répandu puisqu’il y a une dérogation pour utiliser du compost animal sur les terres. Ma conviction végane et mon amour de la terre m’a ouvert les yeux, je ne donne pas d’animaux morts à mon corps, pourquoi vais-je en donner à la terre nourricière ? L’agriculture végane biologique n’est pas bien connue pour l’instant, je suis dans les pionniers français et j’aime ce que je fais.

 

Vous faites partie d’une coopérative bretonne. Comment la pratique agricole 100% végétale est-elle perçue par les autres paysans ?

Le milieu agricole me laisse essuyer les plâtres pour l’instant. J’expérimente, je rectifie le tir et je regarde si je récolte plus ou moins. En effet il faut prendre en compte la rentabilité économique, car si on veut que le milieu agricole suive, il faut montrer que cela est rentable avant tout. Le métier étant déjà très fatigant et difficilement viable économiquement, demander aux paysans d’en faire plus n’est pas si simple. Les collègues sont curieux et observent, mais je pense que la mayonnaise végane prend ! Certains fournisseurs commencent à proposer des engrais véganes et d’autres collègues observent ça de très près.

Le plus important est que les consommateurs demandent sans cesse aux magasins des légumes produits de manière végane pour faire pression sur l’ensemble du système de distribution. C’est un sujet sensible pour les commerçants, car l’offre n’existe pour ainsi dire, pas. Mais si l’on n’amorce pas la machine, cela ne fonctionnera jamais.

Comment nos lecteurs et abonnés peuvent-ils vous soutenir dans votre projet ?

Ils peuvent nous soutenir financièrement via la plate-forme MiiMOSA, en faisant un don pour notre projet afin que l’on puisse continuer dans cette voie. Nous soutenir en demandant aux magasins BIO des légumes produits en agriculture végane. Plus on sera sensibilisé(e)s, plus on pourra faire avancer les choses. J’aimerais aussi créer un réseau d’agriculture végane BIO, et également une rencontre ou un festival dessus. Créer un réseau pour mettre en place ces idées, ça serait une bonne aide. Affaire à suivre !

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Soutenir le projet de BIODIVY
https://www.miimosa.com/fr/projects/s-inspirer-de-la-nature-au-pays-des-korrigans-et-des-fees

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Site internet: http://www.biodivy.fr

SCEA de Biodivy certifié AB – agriculture biologique FRBIO-001
Production de légumes biologiques
à Sizun, au pied des Monts d’Arrés

Aurelien FERCOT
SCEA de Biodivy
14 Bodivy
29450 Sizun

alafermedebiodivy@gmail.com
06 49 42 04 86

Vente à la ferme et panier le mardi de 16h à 19h
Marché de Sizun, le mercredi matin
Vente en biocoop et restauration collective

EN SAVOIR PLUS

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