Lancé en automne dernier, Burger Theory est le nouveau fast-food végane parisien qui fait parler de lui. Une cuisine faite maison, une formule 100% végétale et des « Marty Mac Fries » (en référence au film Retour vers le futur…) ont déjà fait de ce restaurant la nouvelle adresse incontournable du Paris végane. A l’occasion de leur adhésion à Vegan France, nous sommes allés à la rencontre des créateurs de ce fast-food version 2.0 dont la communication est largement inspirée de la geek-culture.
Qui est derrière « Burger Theory » ?
Tom, co-fondateur du restaurant : Julia et Tom, mariés 2 chats.
Julia a fait un double diplôme Ingénieur/Science Po orienté énergies et développement durable. Après son diplôme, elle a essentiellement travaillé dans le domaine des transport en Belgique et en France. J’ai fait une école de commerce, et essentiellement travaillé en banque dans différents domaine (Finance et Ressources humaines). A un moment donné, on s’est rendu compte que ni nos emplois ni les entreprises dans lesquelles on travaillaient ne nous convenaient, ça prenait beaucoup trop de place dans nos vies alors que nos jobs n’avaient pas de sens… aimant la cuisine, et s’étant dit il y a longtemps que l’on aurait notre propre burger un jour, on a décidé de se lancer.
Pourquoi avoir choisi une reconversion dans le domaine de restauration ?
T : On aime la cuisine : les épices, les légumes, les sauces, le seitan, … ! On voulait montrer que la cuisine au végétal pouvait aussi être excellente et rassasiante, contrairement à tous les préjugés qu’on peut entendre. Par ailleurs, on croit qu’il n’y a pas encore assez d’offres véganes sur Paris ou plus globalement en France, c’est pourquoi on pense qu’il y a des opportunités de développement intéressantes dans ce domaine.
Quels sont les principes qui vous tiennent à cœur en terme de qualité et quelle est votre différence avec les autres ?
T : Nos principes sont ceux d’un « fast-good » : rapidité du service, qualité des ingrédients (produits sourcés bio ou locaux), préparations goûteuses, diversité et originalité des recettes.
On voulait notre propre style de cuisine, c’est pourquoi tout est fait maison et a été inspiré de nos histoires, de nos voyages et de ce qu’on aime personnellement. Un exemple : le Castor Nola (un de nos burgers au pané de soja) qui s’inspire d’un voyage de Julia en Louisiane. Ces recettes originales, faîtes maison et qui laissent le choix au client, c’est ce qui fait notre différence je pense par rapport aux autres fasts-foods (véganes ou non). Plus largement, on essaie de se différencier des autres en construisant l’identité propre du restaurant : on joue beaucoup sur l’humour en « riant » de beaucoup de choses : les préjugés, les véganes, …
Quelles sont les difficultés que vous avez traversé pour mettre au point ce projet ?
T : Pour tout vous dire nous avons réalisé le parcours du combattant ! Nous avons monté le projet dans le cadre d’une reconversion professionnelle. Du coup, nous manquions d’expérience dans le domaine. Pour pallier ce souci, j’ai travaillé 1 an dans divers fasts-foods et Julia a monté un blog de cuisine. Mais globalement, même avec ces expériences acquises, nos interlocuteurs ne nous ont souvent pas pris au sérieux.
Les banques d’abord : elles ne connaissent pas le marché végane, donc sont frileuses à l’investissement. Bref. 80% des banques nous ont dit non, ou n’ont pas pris la peine de nous répondre. Il a parfois été difficile de garder notre calme, mais nous nous sommes efforcés d’y croire, de remettre en cause nos idées quand cela à été nécessaire, et c’est ce qui nous a permis d’aller au bout. Nous avons aussi rencontré des difficultés pour trouver des fournisseurs sérieux : non approvisionnement, erreur de livraison, difficulté de trouver des produits véganes en France, obligation de passer par l’Allemagne pour certains produits… Il y a aussi le manque de moyens financiers au démarrage qui fait que les appareils que l’on a pu s’offrir ne sont pas les plus qualitatifs. Les investissements ne risquent donc pas de s’arrêter de sitôt !
Quel conseil donneriez-vous aux personnes qui souhaiteraient se lancer dans la même aventure ?
T : Il faut s’accrocher car ce n’est pas tous les jours facile (que ce soit dans le montage du projet ou après, pendant la vie de l’entreprise). Ne pas hésiter à s’entourer et à prendre un ou des associés pour partager le stress, la charges de travail et bénéficier du maximum de compétences. Écouter les conseils extérieurs et être capable de remettre en question les raisonnements et choix qu’on a fait, mais en gardant toujours à l’esprit que les autres ne détiennent pas de vérités absolues, donc il est important de prendre du recul par rapport à ce que l’on entend (nous avons vécu beaucoup de situations de découragements face à des propos de personnes extérieures à notre projet, qui ne comprenaient pas l’intérêt de proposer de la cuisine végane).
Que souhaiteriez vous avoir obtenu d’avantage pour le succès de votre projet ?
T : Une meilleur connaissance du marché afin de développer encore plus rapidement la fréquentation du restaurant, mais j’imagine que ça vient avec l’expérience 🙂 Et davantage de moyens financiers pour avoir du matériel de qualité, un emplacement au top, pouvoir faire plus de publicité.
Comment voyez-vous votre établissement dans 5 ans ?
T : Nous souhaitons avoir développé le restaurant, c’est encore trop tôt pour cela, mais si on le peut on ouvrira d’autres restaurants si possible.
Quels sont vos prochains évènement ?
T : Pour l’instant, nous participons au prochain salon Veggie World de Paris. Nous avons contacté d’autres festivals et nous attendons des réponses. Nous communiquerons avec tous nos abonnés et clients si nous participons à d’autres événements.
11 BOULEVARD DES FILLES DU CALVAIRE
75003 PARIS
Article par Hélène Modrzejewski pour Vegan France.