Justifier la souffrance avérée, audible, visible, celle des animaux d’exploitation, par la souffrance supposée ou invisible des végétaux, est un procédé qui vise à rendre invisible les victimes, déculpabiliser les responsables et justifier la violence et le spécisme.
Le cri de la carotte est une métaphore souvent amenée pour tenter de ridiculiser les défenseurs des animaux. Le but est de vous rendre honteux ou ridicule de vous soucier du sort des animaux, et par la même occasion de justifier les abattoirs, leur exploitation pour le profit et le plaisir et nier leurs droits fondamentaux. Si vous décidez un jour de devenir végétarien, végétalien ou végane, vous allez à coup sur faire face un jour à ce type de réaction en société.
« De nos jours, la locution connaît des variantes, toujours sarcastiques : ce sont par exemple les « hurlements des carottes » pour Voici. Elle tend également à se décliner avec d’autres légumes. C’est ainsi que l’écrivain et critique littéraire Arnaud Viviant a parlé du « cri de la laitue » au cours d’une émission du Masque et la plume consacrée, entre autres, au livre de Jonathan Safran Foer Faut-il manger les animaux ?. »Tristan Grellet
Le cri de la carotte cache en réalité une toute autre problématique bien plus sombre en défaveur des animaux, le spécisme. En effet, le cri de la carotte ne survient jamais lorsque l’on évoque les lasagnes au cheval, les chats consommés en Asie, les animaux de laboratoire ou bien des éléphants ou rhinocéros victimes du braconnage… Qui aurait osé évoquer en société le « cri de la carotte » à propos de Cécil le Lion et justifier son assassinat parce que les plantes souffrent aussi et que Mr Walter Palmer a bien le droit de s’amuser ?
« En juin 2015, Walter Palmer, un dentiste américain du Minnesota amateur de chasse sportive au grand gibier, paya selon certaines sources 50 000 $ à un guide de chasse professionnel, Theo Bronkhorst, pour lui permettre de tuer un lion. Cecil aurait été attiré hors du sanctuaire, puis blessé avec un arc. Il fut traqué et, approximativement 40 h après, abattu au fusil. Il fut ensuite dépecé et sa tête fut coupée. […] L’abattage de Cecil a suscité l’indignation parmi les défenseurs de l’environnement, ainsi que des réponses rapides de la part de politiciens et de nombreuses autres personnes. Palmer fut inondé de messages haineux, et des activistes postèrent des détails de sa vie privée en ligne. Les mots Lion Killer (« Tueur de lion ») ont aussi été tagués sur la porte du garage de sa maison de vacances en Floride. » Extrait Wikipédia
Le spécisme, un comportement à deux facettes
L’être humain aime et protège les animaux, ou exploite et tue les animaux en fonction de critères familiaux, religieux et culturels. Le spécisme est semblable au racisme ou au sexisme. C’est une discrimination basée sur l’espèce, qui fait de l’espèce en soi un critère moral. Le « cri de la carotte » est donc malheureusement réservé aux animaux qui ne méritent pas notre compassion. En savoir plus sur le spécisme.
Consommer de la de viande rend responsable de l’extermination de bien plus de végétaux qu’un végétalien
Ce que les adorateurs du « cri de la carotte » oublient bien souvent, c’est que pour élever et nourrir les animaux destinés à la consommation humaine il faut des végétaux… L’élevage est un des postes de l’industrie qui consomme le plus d’eau et de matières premières végétales au point d’être aujourd’hui responsable de crises alimentaires ou de conflits dans le monde. Par conséquent reprocher aux végétalistes de ne pas se soucier de la souffrance des végétaux reviens à admettre également qu’entant que carnivore assumé vous ne vous en souciez pas non plus. Vous vous faites du souci pour les plantes ? Devenez végane, vous en exterminerez moins ! En savoir plus sur l’écologie et le véganisme