Selon les dernières recherches de Mintel (célèbre société d’études de marché basée à Londres.), la part des produits sans aucun ingrédient animal a presque doublé entre 2014 et 2017 en Angleterre. Selon la base de données Mintel, la part des nouveaux produits végétaliens ou sans ingrédients d’origine animale sur le marché des aliments sans viande était de 28 % en 2014, alors qu’en 2017, ce chiffre était de 52 %.
La recherche montre que la disponibilité croissante d’aliments végétaliens sur le marché des produits sans viande attire 26 % des consommateurs anglais qui préfèrent que les produits sans viande soient entièrement à base de plantes / végétaliens. Il souligne également que les aliments sans viande plaisent à un éventail beaucoup plus large de consommateurs que les consommateurs végétaliens/végétariens uniquement.
« Bien que le marché sans viande ne soit pas végétalien par définition, il y a eu une augmentation significative du nombre de nouveaux produits qui portent une allégation végétalienne. Le buzz autour du » Véganuary » s’est amplifié en janvier 2018 (opération 1 mois sans viande), avec le lancement d’une série de produits végétaliens pour capitaliser sur le mouvement sans viande qui a duré un mois. Les allégations végétaliennes sur le marché couvrent aussi bien les produits sous marque propre que les produits sous marque de distributeur, ce qui indique que les supermarchés sont également désireux de tirer parti de cet intérêt. L’attrait des produits sans viande s’étend également bien au-delà du bassin encore très limité de consommateurs végétaliens. Le profil croissant des produits sans viande et des régimes à base de plantes a été favorisé par l’activité dans le domaine de la restauration et une importante campagne publicitaire en 2018, qui a accru la visibilité et la notoriété de ces produits auprès des consommateurs, ainsi que l’enthousiasme suscité dans cette catégorie. »- Alyson Parkes, analyste de recherche chez Mintel.
Au cours de la période de six mois se terminant en juillet 2018, jusqu’à 56 % des adultes britanniques auraient consommé des préparations sans viande, ce qui représente une augmentation significative par rapport aux 50 % de la période de six mois se terminant en mars 2017.
Les ventes d’aliments sans viande, y compris les produits végétaliens, ont augmenté de 22 % entre 2013 et 2018 et la valeur des ventes est estimée à 740 millions £ en 2018. Cette valeur des ventes devrait encore augmenter de 44 % d’ici 2023, pour atteindre 1,1 milliard de livres sterling.
L’Angleterre amorce une transition vegan-friendly inattendue
Cette recherche intervient au moment où un tiers des consommateurs britanniques affirment suivre un régime végétalien ou flexitarien.
Alors que 90 % des Britanniques sont des consommateurs de viande rouge et de volaille, les recherches de Mintel soulignent que l’intérêt des consommateurs à limiter/réduire leur consommation de viande reste fort, puisque 34 % des consommateurs de viande ont réduit leur consommation de viande en 2018. Les jeunes Britanniques âgés de 25 à 34 ans sont les plus susceptibles (40 %) d’avoir réduit leur consommation de viande au cours de la dernière année. En outre, 21 % des consommateurs de viande affirment qu’ils seraient intéressés à limiter/réduire leur consommation de viande à l’avenir, ce qui souligne l’attrait croissant de la réduction de la consommation de viande et l’opportunité d’aliments sans viande.
Les trois principaux avantages perçus de manger moins de viande sont l’amélioration de la santé (32 %), les économies (31 %) et l’amélioration de l’environnement (25 %). Bien que l’amélioration de la santé soit considérée comme le principal avantage, beaucoup moins de consommateurs associent la diminution de la consommation de viande à la gestion du poids (25 %) ou à la réduction du risque de maladie (22 %). Qu’en est il de la part liée au respect des animaux ? Nous aurions aimé que Mintel le mentionne … toujours est-il que cette part semble être la plus faible.
Plus de la moitié de tous les nouveaux produits sans viande lancés au Royaume-Uni portaient une mention végétalienne en 2017.
« Plusieurs entreprises ont récemment lancé des hamburgers révolutionnaires à base de plantes qui imitent la même qualité » saignante » que les hamburgers à base de viande animale lorsqu’ils sont cuits. Cette caractéristique de reproduction de la viande rend certainement le concept d’aliments sans viande plus digne d’intérêt et intriguant pour les consommateurs, ce qui, combiné aux références en matière de santé, aux allégations éthiques et aux considérations environnementales, crée une proposition convaincante. Cet aspect visuel rend également ces produits hautement ‘Instagrammables’, et peut aider à attirer l’attention des gastronomes expérimentaux, ainsi qu’un public plus large. » Conclut Alyson.
Le goût de la viande est le principal facteur d’attrait pour 26 % des personnes qui ne mangent pas ou peu souvent des aliments végétariens ou sans viande. Il y a aussi un certain intérêt pour les produits qui reproduisent la viande d’autres façons, 15 % de ce groupe de consommateurs étant d’accord pour dire que les hamburgers sans viande qui » saignent » sont attrayants ; 25 % des 16-34 ans le sont.
Malgré cela, les recherches de Mintel confirment qu’il y a une certaine confusion et préoccupation au sujet des aliments sans viande, 44 % des Britanniques ne sachant pas exactement quels ingrédients sont utilisés dans ces aliments.
Article et traduction par Hélène Modrzejewski pour l’association Vegan France Interpro
Sources : Mintel Press Office / Vegeconomist